Skis personnalisés avec ctskis

Skis personnalisés avec ctskis

Planches illustrées

Autant te glisser l’info tout de go. Dans la dénomination «ct skis», c et t ne sont pas des initiales, mais signifient «c’est tes». Les tiens quoi, ceux que créent, pour toi, la championne Carole Montillet et ses associés.

Des skis personnalisés décorés avec l’illustration de ton choix. C’est le concept sur lequel surfent la championne Carole Montillet et ses associés Cécile Magnin, Cem et Michel. Quatre skieurs passionnés aux profils complémentaires qui ont lancé en 2017 «CT SKIS». Trois ans d’existence pour la société, mais une genèse qu’on pourrait faire remonter à des années, quand Carole et Cécile faisaient leurs premiers pas, du moins sur des skis!

Cécile Magnin et Carole Montillet

RETOUR VERS LE FUTUR

Au début des années 80, les gamines dévalent les sommets du Vercors avec le ski-club de Villard de Lans. Cette période marque la naissance de leur amitié de longue durée, tandis que leur avenir se trace au gré des pentes. Pour Cécile, ce seront les championnats, puis le monitorat, activité qu’elle exerce encore aujourd’hui à Val d’Isère. Pour Carole, se profile la compétition de haut vol, qui la conduira tout en haut des podiums internationaux. Un destin de championne qui n’était pas forcément joué d’avance ! “Mes parents n’étaient pas spécialement sportifs, ma mère ne sait même pas skier !”, s’amuse Carole. “Mon père nous a amenées au ski à l’âge de 5 ans, ma sœur Christèle et moi. Comme il a vu qu’on aimait ça, il nous a inscrites au club des sports. Et c’est parti comme ça !”.

(RE)MONTER LA PENTE

Avec un esprit de compétition en béton, l’ado franchit tous les niveaux. Elle entre en ski études à 11 ans et remporte son premier championnat de France de slalom. A 17 ans, Carole est admise en équipe de France junior et se qualifie pour sa première coupe du monde. Passionnée de glisse et de sensations, elle flirte plus ou moins avec les podiums, se blesse. A force de travail et d’obstination, la skieuse finit par remporter en 2001 la première de ses 8 victoires en coupe du monde. Carole a alors 28 ans et tout le recul pour savourer : “On apprécie d’autant plus quand ça a été besogneux. J’avais ramé avant, et là, c’était une grande fierté. Cela déclenche une spirale positive. J’aimais skier, aller vite ; j’étais inarrêtable”. Un état d’esprit qui perdure jusqu’au décès, en entraînement, de son amie Régine Cavagnoud en 2001. Peu à peu, Carole surmonte le traumatisme jusqu’à réussir à monter sur la première marche du podium des J.O. de 2002. Elle devient ainsi la première skieuse française championne olympique depuis 1968.

PORTES DE SORTIE

Quelques victoires marquent encore la carrière de l’athlète avant qu’elle ne décide de raccrocher en 2006. Carole explore alors d’autres domaines. Elle devient maman en 2008, se lance dans des rallyes automobiles, est recrutée comme consultante par France Télévisions. La quarantenaire entre également en politique aux côtés de Laurent Wauquiez et est nommée conseillère déléguée aux Sports à la Région. Un emploi du temps chargé qui ne l’empêche pas pour autant de se lancer dans la création de CT SKIS. “Cécile est venue me parler de son idée de faire des skis personnalisés. Ça tombait bien, au fond, j’en rêvais !”, se souvient Carole. “Je collaborais avec Rossignol, mon sponsor depuis l’âge de 11 ans, pour créer des skis grand public. Le côté technique était au top, mais j’avais toujours une petite frustration sur les lignes filles, en général juste déclinées en rose, sans plus. Avec Cécile on avait envie chacune de notre côté d’associer la fantaisie qui nous est propre au côté technique.” Les championnes s’entourent de Michel, un menuisier qui allie ainsi ses passions du ski et du bois; et de Cem, chef d’entreprise, pour les aspects marketing et financier.

DÉCOR’ACTION

La première étape consiste à dénicher le fabricant idéal. “En tant qu’amoureux du ski, on veut forcément en créer un bon. Mais on n’est plus dans la compétition. Aujourd’hui, si je prends des modèles de compétition, je vais me régaler pendant 2 heures et après je suis rincée ! L’idée, c’est d’avoir des bons skis, accessibles, faciles et passe-partout.” Après de multiples recherches, le quatuor trouve son bonheur auprès d’un artisan italien qui perfectionne 4 catégories : l’Aventador (polyvalent), le Rafal SL (explosif), le Rolls (sur ou en hors piste) et le Rainbow, dédié aux femmes.
Après sélection du modèle qui peut être testé dans un magasin partenaire, il appartient à chacun de choisir son décor. “L’idée est de faire des modèles ultra personnalisés. On peut mettre des photos, des dessins… Nous échangeons avec les clients pour les orienter vers le graphiste adéquat parmi les trois avec lesquels nous travaillons”. Le tout pour un montant de 1.390 euros, fixations incluses. “Pour du ski personnalisé, ça reste accessible. C’est du service 100% sur mesure que personne d’autre ne fait. Et c’est très chronophage, on ne fera jamais du volume, seulement du produit unique”. Du travail de championne, aussi précis qu’un chrono de ski !

Florent Pedrini : vues d’en haut

Florent Pedrini : vues d’en haut

A fl’haut

C’est en montagne qu’il a trouvé sa voie et sa nature profonde. Nourri par l’énergie des hautes cimes, le photographe Florent Pedrini partage, en images, la magie des massifs et de l’humain.

Image : sur les Aiguilles d’Entrêves, depuis Courmayeur

L’Essonne, ce n’est pas la porte à côté. Cela n’empêche pas Florent, qui y réside durant 27 ans, de venir à la montagne toutes les années. Depuis l’enfance, il conserve ainsi l’amour absolu des montagnes et de la photographie. Après avoir emprunté le droit chemin d’une vie bien cadrée, il s’est engagé peu à peu sur un sentier plus escarpé : faire profession de ses deux passions.
Après un détour par une formation à l’environnement, l’adolescent s’oriente vers le plus pragmatique domaine commercial. 5 ans d’études en France, en Angleterre et au Canada, où l’attend aussi une belle expérience de musher. “Je suis curieux de la vie, du monde, des autres, et j’aime voyager et apprendre. Je ne me posais pas trop de questions, c’était assez fluide.
A 25 ans, Florent démarre une carrière de cadre chez un géant du BTP en région parisienne. Mais la montagne lui fait de l’œil. Le jeune homme négocie et prend en 2007 un poste de responsable d’agence à Albertville.

TEMPS DE POSE

S’ensuivent 3 ans où le perfectionniste touche à ses limites, il frôle le burn-out et finit par jeter l’éponge. Devenu ingénieur commercial, Florent retrouve de l’équilibre et du temps. En 2010, il s’inscrit au Club Alpin à Annecy, ville où il est désormais basé.
Les diverses activités montagnardes qu’il découvre et ses rencontres avec des compagnons de cordée l’accrochent à tout jamais. “Quand tout est simple, qu’on est dans un environnement où on se sent bien, on ne se pose pas de question. On a juste envie d’en profiter. Et quand c’est naturel comme ça, ça matche avec les personnes que l’on rencontre. On fait ensemble une randonnée, une grande voie, un sommet, et c’est magique. La seule envie qu’on ait après, c’est d’y retourner. C’est comme une addiction, mais c’est plus que de la dopamine. Il y a aussi l’effort que l’on fait qui est «grâcié» quand on arrive au sommet, l’adrénaline du danger, ce dépassement de soi, cette énergie qui nous porte et qui est là, partout, dans la roche, la nature, le soleil et le partage avec l’autre.

L’équilibriste dans l’ombre, sur le fil de l’arête Forbes

CLICS ET DÉCLICS

A chaque sortie, Florent amène son appareil et saisit ses instants. En septembre 2014, il photographie «L’équilibriste dans l’ombre», une image plusieurs fois primée qui est devenue l’emblème de son travail iconographique. “C’était dans le massif du Mont-Blanc. J’étais avec mon compagnon de cordée, mon frère de cœur. On avait dormi dans un refuge. Vers 3 heures du matin, le soleil se lève sur le Cervin au loin, et je fais cette photo qui me touche. C’est un des déclics, parmi d’autres, qui se sont succédés et m’ont entraîné à devenir photographe de montagne. Il y a eu aussi l’ascension de l’arête Berhault menant en Italie. Je me suis arrêté pour dormir dans un tonneau, à 3000 mètres d’altitude. J’étais tout seul, face au Mont Viso. A cet instant précis, j’ai eu la certitude que c’était dans ce milieu que j’avais envie de vivre.

GRAND ANGLE DE VIE

Florent suit son instinct et décide de se lancer. Il enchaîne les formations, les contacts avec des pros, et démarre en tant qu’indépendant en 2016. Il touche à tout, cherche la belle image, capte l’humain, et travaille la lumière. Des aurores boréales de Norvège, aux paysages de «début du monde» de l’Islande, en passant par un voyage initiatique en Indonésie, la quarantaine pointant, l’homme confirme par ailleurs son besoin viscéral de cimes, de froid et de nature. Depuis 2019, la commercialisation de ses photographies alpines sous le label Vertical Flow s’accroît. Et plusieurs projets se développent, notamment en collaboration avec des magazines et des athlètes de la montagne.

Montée au refuge de quintino sella 3584m, Italie

OBJECTIF LUMINEUX

Un aboutissement, mais pas une fin en soi. “Je pense que chacun de nous est sur terre pour trouver sa raison d’être. On devrait savoir s’écouter un peu plus, et sortir de notre zone de confort, même si ce n’est pas facile. Ce serait même un gâchis de ne pas suivre ce pour quoi on est fait, parce qu’on ne le fait pas seulement pour soi, mais aussi pour rayonner autour de nous. Aujourd’hui, mon thème, c’est que l’humain trouve sa place dans la nature que je photographie. Je comprends, par tout ce qui m’arrive, que le chemin qui s’ouvre est le bon, que c’est ma voie de devoir rapporter des images de ce que je peux vivre en montagne, pour pouvoir les donner à ceux qui y trouveront un écho…”. Un écho de là-haut.

+ d’infos : http://verticalflow.net

Photos : Florent Pedrini/Vertical Flow

j’ai testé: la chakradance

j’ai testé: la chakradance

BOUGE TES CHAKRAS

Ah décembre ! Ses couleurs vibrantes et sa magie enchanteresse, mais surtout ses jours rabougris, ses dimanches de pluie et ses déficits d’énergie. Qu’à cela ne tienne, j’ai convoqué le solaire et décidé dare-dare de me revigorer les chak-Râ… en dansant! 

Entrer en méditation, aligner son esprit et son corps, se connecter avec soi et ses désirs et parvenir à une certaine forme de plénitude… OK, j’ai dû me tromper d’atelier. C’est un gros malentendu, j’ai pas coché tantrisme dans la résa ! C’est bien ici la découverte de la chakradance ? Ouf, petit moment de solitude… J’ai failli vaciller à défaut d’onduler. 

A la ferveur du mouvement

Très vite, Fanny et Laëtitia me donnent matière, présences altières et sourires en bandoulière, à me rassurer : la chakradance, c’est la parfaite synthèse du son, du mouvement et de la sensation, branchée en direct sur chacun des sept chakras qui composent notre enveloppe énergétique. Ah, quand même… Mais le mantra est clair : ni objectif ni résultat. Pour la stressée de la performance que je suis, là, ça me parle. Bien décidée à lâcher définitivement prise, sans mettre les doigts dedans –la prise– mon initiatrice-facilitatrice du jour, Fanny-Kaa m’a complètement envoût-aie-confiiiiiance…  Il paraîtrait même que ne pas savoir danser pourrait être un plus. Dommage… Bomba-latina du dancefloor, va falloir se la jouer sobre pour une fois. 
Pas grave, je vais serpenter de tout mon long, glissant çà et là au rythme des ondulations hypnotiques d’une musique sinueuse, en véritable Jim Morrison de la danse tendance chamanique. Redescends un peu ! Quoi ? On n’a pas encore commencé ? Oups, j’étais partie. 

Le moi, Surmoi ? Où Ça ? 

Et j’ai bien fait de prendre un peu d’avance, parce que l’allée empruntée pour traverser chacun des centres énergétiques en question est du genre très éthérée, tendance voie lactée. Surtout ne pas lésiner sur la prépa respiration-décontraction, il m’a bien fallu tout le combo pour pénétrer cet antre-soi, là où le Ça (non, pas le clown psychopathe, celui de Freud), notre part la plus inconsciente en somme, prend le dessus sur le mental galopant qui nous pompe bien souvent toutes nos ressources. Chakradancer, c’est convoquer toutes les sources d’énergie, plus ou moins équilibrées il va sans dire, qui composent notre corporel et laisser la musique mener la danse de nos mouvements. De la racine à la couronne, j’ai embarqué -les yeux fermés- pour un voyage d’un autre type à la rencontre de mes cercles de vibration énergétique. Et de me rendre compte, assez instinctivement, de ceux qui ont le vibrato ramollo, voire les ondes complètement hors réseau. Perso, déficience remarquée du côté de la racine et du sacré. Par contre, plus on grimpe dans la chakra sphère et plus je me sens gorgée à bloc, surtout au niveau du 3e œil, perçant le bougre ! La couronne ne s’en sort pas trop mal non plus, il se pourrait même qu’elle soit sertie d’étoiles… Bien sûr, là comme ça, vous vous dites que la tisane devait être sacrément chargée, pfff ! Jaloux ! Vous devriez ouvrir votre chakra «cœur», conseil de chakira-dancer.   

 + d’infos : Fanny Monchaux / soyogajoy@gmail.com

Astrid et Edgar Cheylus

Astrid et Edgar Cheylus

Gènes et Tricks

Un champion de France Junior de ski freeride dans une famille, c’est beau. Mais deux! C’est presque comme gagner deux fois au loto, ça n’arrive jamais… Sauf chez les Cheylus. Astrid et Edgar, Annéciens de 17 et 19 ans, alignent les titres comme d’autres enchaînent les vannes.

En fait, trois lignes d’intro, c’est beaucoup trop court pour leur palmarès. Edgar n’est pas seulement Champion de France Junior, il l’est trois fois, et Astrid deux. Elle est aussi Championne d’Europe 2020, et lui 2019. Ça vous donne une idée du niveau. Mais à quoi donc tournent ces héritiers de Candide Thovex ou Aurélien Ducroz ? Comme beaucoup de jeunes du coin, Edgar s’est vu pousser des spatules aux pieds dès qu’il a su tenir dessus. On pourrait dire de sa sœur Astrid qu’elle a suivi ses traces. Mais pas tout à fait. Car c’est bien là tout l’enjeu de leur sport de prédilection : faire sa propre trace, sa ligne, sa trajectoire. Et c’est leur père qui les y a initiés. Parce qu’après les cours de ski alpin, sur les pentes des Portes du Soleil ou des Aravis, les deux petits Cheylus ne rentraient pas goûter tranquillement, ils retrouvaient Cheylus Senior de l’autre côté des panneaux, hors des pistes balisées, là où tout n’est que poudre, calme et légèreté. Et on connaît les effets de la peuf : une fois qu’on y a goûté…
A peu près à la même époque, l’ancien champion Sébastien Michaud, dit «Monsieur Backflip» pour son expertise en saut arrière sur barres rocheuses, fait prendre un nouveau virage à sa carrière et décide de former des jeunes skieurs. Le collège-lycée de Thônes monte, en parallèle, une section sports-études freeride. Alignement des étoiles ou des flocons, la fratrie Cheylus a alors toutes les cartes en main pour basculer définitivement du côté libre de la glisse.

Edgar

LIGNE BLANCHE

Mais le freeride, c’est quoi ? Car oui, on peut être né sur les skis aussi, mais avoir quelques décennies de plus que ces prodiges bien fartés et être un peu paumé face à toutes les nouvelles pratiques. Donc, explication : quand le ski freestyle consiste principalement à faire des figures -des tricks- à l’aide de modules ou de structures, type bosses, half-pipe ou tremplin, le freeride, lui, sort du cadre, vise le hors-piste et les étendues vierges, slalome entre les branches ou décolle au-dessus des rochers. Objectifs? Vitesse, audace, engagement… et tricks aussi, accessoirement.
Mais le côté «free» n’exclut pas une grosse préparation, physique et mentale, pour ces athlètes de haut niveau. Plutôt réfléchis, posés, que têtes brûlées. “J’ai un rituel d’échauffement au départ”, explique Edgar, “et je me répète la ligne dans la tête, tant que je ne la répète pas sans accroc, je ne pars pas.” Car en compétition, on oublie la traditionnelle reconnaissance du terrain. “On choisit notre ligne d’en bas, à la jumelle”, précise Astrid, “toujours avec plusieurs options. Parce qu’une fois en haut, c’est un peu à l’aveugle, on a des points de repère avec des arbustes, des sapins mais parfois, on arrive sur des sauts plus petits que prévus, ou plus gros… Moi, je demande toujours l’avis d’Edgar. Il est décisif.

Astrid

TRACES PARALLÈLES

L’ADN et les heures passées ensemble à «rider» ont en effet forgé une solide complicité entre les deux skieurs. “Je sais que quand je pars, où qu’il soit, il me voit”, confie la cadette, “dans tous les cas, on ne se loupe pas. On se soutient moralement. Lui est beaucoup plus discret… Sa faiblesse, c’est qu’il ne se fait pas suffisamment confiance, mais sa force, c’est qu’il arrive à ne pas se laisser influencer par les autres, à rester dans son monde. Il a aussi une technique assez incroyable en ski, j’essaie de le suivre…” “Astrid, elle, elle est forte dans les deux domaines, air et technique. Par contre, parfois, elle préfère faire son expérience pour comprendre que ce n’est peut-être pas le bon choix. Au lieu d’écouter le coach, elle n’en fait qu’à sa tête !”, sourit l’aîné des Cheylus.

PIEDS AUX PLANCHES ET…

Sur les réseaux, sourires ultra-brite -un Papa dentiste, ça aide ?-, cheveux salés et bronzage ambré, Astrid et Edgar sont jeunes et beaux… Bref, ils font rêver. Mais pour dégager autant d’énergie, revenons-en à notre question initiale : à part la poudre, à quoi tournent-ils donc ? A tout ce qui glisse. La moindre planche, sauf peut-être une latte de parquet, trouve, sous leurs pieds, un intérêt : skate, kite, surf, hydrofoil… Et ils préfèrent, de loin, la session sportive du matin à la sortie festive du soir. Astrid, elle, est également passionnée d’équitation et monte sa jument tous les jours : “quand ce n’est pas le ski, c’est ça qui me vide la tête”. Aux yeux de son frère, ce sont surtout les potes qui comptent, mais il donne aussi dans le dessin, la photo et la vidéo.
Pour la saison 2020-21, Edgar, blessé, se concentre sur la reconstruction de ses ligaments croisés, en gardant au chaud les points accumulés jusqu’à présent, qui lui permettront, l’hiver suivant, de jouer dans la cour des grands. Quant à Astrid, il lui reste une année à concourir en Junior, histoire de conquérir LE titre qui lui échappe encore : championne du monde… Trajectoires à suivre…

© M. Knoll / © K. Listl / © Loris Poussin

Testé : le body karaté

Testé : le body karaté

pieds et poings levés

KIAIIIIIII… NON, JE N’AI TOUJOURS PAS DIT MON DERNIER MOT ET LA THÉRAPIE DU «CRI QUI TUE» ENSEIGNÉE PAR MAÎTRE MIYAGI M’A MÊME REDONNÉ TOUTE CONFIANCE POUR M’ACCROCHER ENCORE À L’IDÉE QU’UN JOUR JE SERAI UNE VRAIE SPORTIVE… UN JOUR…

Qui ne s’est jamais rêvé en karatéka auguste enfilant son karatégi impérial (kimono pour les incultes) pour y visser sa ceinture d’un geste noble et ainsi se dan-er au centre du dojo? Même s’il n’est jamais trop tard pour bien faire, j’ai troqué mes fantasmes pour un legging et des baskets, flambant neuves (à force il a bien fallu investir) et choisi l’alternative du body karaté, un mix d’enchaînements rythmés et de techniques de karaté, pour m’y mettre.

AU TAPIS ?

C’est en retard et déjà suintante que j’ai rejoint le groupe de Margaux, déjà au taquet sur le parvis du Foyer d’Animation et de Loisirs de Thônes. En garde et en chaleur, je me suis postée direct sur mes ischios pour squatter encore et encore. N.D.L.R. : le squat est définitivement le mouvement qu’il va vous falloir intégrer une bonne fois pour toutes avant toute tentative de body-quelque chose! Un poing en avant, l’autre sur le plexus en guise de protection, il n’a pas été difficile d’imaginer la cible potentielle à laquelle j’ai infligé 12 séries de 8 directs, 16 uppercuts et 24 coups de pied retournés, en mode défoulement rageur. En toute maîtrise de soi, ça va de soi.
Bon j’avoue, j’en ai donné des coups de tatane, en avant, en oblique, sur le côté… Et fichtre que ça fait du bien. Enfin sur le coup surtout, parce que H +48, je vous passe la séance de ré- cup-massage à l’huile essentielle de Gaulthérie qui embaume (empeste?) aujourd’hui la salle de bains et les crissements de douleur que les petites fesses peu charnues de Numérobis posées sur mes cuisses endolories m’arrachent encore.

CHORÉ DE COMBAT

S’il existe plusieurs types de body karaté, plus ou moins dynamiques et plus ou moins cardio, maîtresse Margaux, elle, se la joue carrément punchy. Ancienne karatéka accomplie et régulièrement placée sur les podiums de la coupe de France de Body Karaté, Margaux impose son style funky et ça dépote. En décomposant quelques gestes techniques, en les accélérant et les enchaînant dans une vraie chorégraphie de combat, le Shihan du tatami qui dort en moi -tapie dans l’ombre sous une épaisse couche de flegme- s’est sentie pousser des ailes. A tel point que Margaux a vite remarqué la hargne sourde qui gronde en moi et qu’elle m’a promis que si je revenais, on essaierait cette fois les «battles». Voilà une coach qui sait motiver ses troupes!
C’est en sautillant que je suis rentrée chez moi, The eye of the tiger dans les écouteurs, en véritable Rocky Balboa de la montée d’escaliers, les poings en avant, manquait plus que le bandeau moite… Jusqu’à ce que je loupe la dernière marche… Aïe… Kiaïe…

APÉRO FILLES ? NON, HALTÉROPHILE !!

APÉRO FILLES ? NON, HALTÉROPHILE !!

À L’ARRACHÉ

SUIS-MOI JE TE FUIS, FUIS-MOI JE TE SUIS, UN PEU LA SYNTHÈSE DE MON HISTOIRE AVEC LE SPORT. ET QUITTE À TOUT TESTER, J’AI CETTE FOIS RENDEZ-VOUS AVEC UNE BARRE D’HALTÉROPHILE NÉOPHYTE… JE T’ÉPAULE, TU ME JETTES, JE T’ARRACHE, TU ME LÂCHES…

PAR GAELLE TAGLIABUE

Que tout ceux qui, comme moi, pensaient que l’haltérophilie était exclusivement réservée aux gros balaises tendance gonflettes se ravisent tout de suite! Exemple pris dans la sphère féminine, championne d’Europe 2017 : Anaïs Michel concourt dans la catégorie des 48kg, bingo, c’est la mienne ! Pour une petite idée de mes possibilités potentielles, la dame est détentrice du record de France avec 181kg soulevés sur les deux épreuves, l’arraché et l’épaulé-jeté dont plus de 100kg sur cette dernière, soit deux fois son poids. C’est dire la marge de progression qui s’ouvre à moi.

arrache-toi de là !

Imaginez les rictus incrédules de mon équipée lorsqu’un matin de réunion de rédac, j’ai lancé, hardie, que je voulais tester l’haltérophilie! Moi? Pas le profil? Cannes de serin et biscottos en lambeaux de peau. Je capitule sur la forme, pas sur le fond. Je rejoins donc Aubin dans le repère des crossfitter des Aravis pour une première approche, un brin théorique, ça je maîtrise, histoire de ne pas se jeter tête baissée dans la fosse.
Car si l’haltérophilie peut se pratiquer à n’importe quel âge –la benjamine du club a 9 ans– et quelle que soit sa condition physique, la discipline nécessite néanmoins une solide maîtrise technique du geste et de la posture. Après un échauffement (après lequel j’essuie une larme que je fais passer pour une perle de sueur… l’un dans l’autre…), vient le moment de travailler la décomposition des mouvements. L’arraché d’abord, en un seul mouvement ininterrompu. Pour débuter, on me confie une barre à vide de 5kg (la même que ma cops de 9 ans, comment je dois le prendre ?!), étant entendu que la barre officielle en compet’ féminine est de 15kg. Faut un début à tout.

jeté de barrée

Bras écartés, barre au niveau du bassin, descente en squat complet avant de remonter en faisant longer la barre le long du corps jusqu’au-dessus de la tête, bras tendus. Technique, précis, l’objectif étant, à ce niveau, la recherche du mouvement parfait. A partir de là, je tourne en boucle, disque rayé dont le diamant reviendrait sans cesse en début de piste. Mais au bout du 32e squat, j’ai le cuisseau qui bouillonnent, la mâchoire crispée façon Rocky Balboa, le trapèze et le sous-épineux qui convulsent… la crampe de l’épaule, ça existe ?
Juste pour le fun, Aubin me montre quand même le 2d mouvement, l’épaulé-jeté. Si la phase 1 du mouvement, le clean jusqu’à l’épaule, reste compréhensible, autant la phase 2, le jerk (Thierry Hazard, star cachée de l’haltérophilie ?) à base de «légère» impulsion des cuisses, suivie d’une sortie en flexion avant la remontée, là, sérieux, je jette l’éponge. D’autant qu’il faut encore passer par la case renfo musculaire: chaîne postérieure, lombaires-fessiers-ischio au rapport !
Allez, on y croit, encore 52 séances de deux heures et je mets les poids, promis, jeté, craché.

Image : Crossfit®Aravis

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